L’orthorexie, un trouble alimentaire
L’orthorexie mentale est un trouble psychologique caractérisé par une fixation extrême sur une alimentation saine et des comportements alimentaires rigides et compulsifs qui entraînent une déficience psychosociale (Bratman et Knight, 2000). Il n’est pas référencé par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V) bien que certains symptômes puissent évoquer ceux de l’anorexie ou de la boulimie. La personne souffrant d’orthorexie peut néanmoins basculer vers ces troubles alimentaires.
Quelles différences avec l’anorexie mentale ?
Les restrictions alimentaires dans l’orthorexie mentale ne sont pas motivées par une peur excessive de prendre du poids, ni par une influence disproportionnée de la silhouette et du poids sur l’estime de soi, ni par une distorsion de l’image corporelle (Dunn et Brattman, 2016). Cependant, dans l’orthorexie, certaines catégories d’aliments comme les matières grasses sont souvent très restreintes, ce qui peut engendrer une perte de poids involontaire.
Pourquoi un diagnostic si complexe ?
L’incapacité à distinguer clairement une alimentation normale d’une alimentation restrictive motivée par une préoccupation excessive pour la santé, laquelle entraîne des interférences médicales ou psychosociales (Bratman, 2017 ; Dunn et al., 2017), constitue une limitation majeure du diagnostic. En effet, le caractère unidimensionnel des méthodes utilisées empêche de séparer les comportements alimentaires sains des problèmes et de la détresse associés à une obsession excessive ou à une adhésion trop rigide à certains comportements alimentaires.
Comment savoir si je souffre d’orthorexie ?
Si la qualité de votre alimentation (absence de pesticides, d’additifs, aliments peu transformés…) devient anxiogène, chronophage ou obsessionnelle, que vous avez supprimé certaines catégories d’aliments, que votre alimentation a des conséquences sur votre santé physique, mentale ou vos relations sociales, vous pouvez vous interroger sur votre rapport à l’alimentation. Bien qu’il n’existe pas aujourd’hui de critères diagnostic comme pour les troubles du comportement alimentaires référencés par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, faire le point sur votre relation à la nourriture avec un professionnel de santé peut être nécessaire.