Troubles du comportement alimentaire

Insatisfaction corporelle et troubles alimentaires

L’insatisfaction corporelle touche à l’estime de soi. 

La perte de poids est motivée par les bénéfices présupposés de la perte de poids (gain de confiance en soi, estime des autres…), indépendamment de la perte de poids elle-même et l’insatisfaction corporelle peut intervenir à n’importe quel poids.


La rémission des troubles alimentaires n’est pas incompatible avec la perte de poids, mais tant que la perte de poids ou son contrôle resteront une priorité, la restriction cognitive ne pourra pas être désamorcée.

La grande majorité des troubles alimentaires débutent après une période de restriction réelle ou perçue sur un terrain de vulnérabilité génétique et environnementale.


Se réconcilier avec son alimentation nécessite de se réconcilier avec soi-même, d’accepter ses besoins physiques et émotionnels, d’apprendre à s’estimer indépendamment que par le biais de son reflet dans le miroir.

Comment savoir si on a un trouble du comportement alimentaire ?

"Je ne me reconnais pas dans tous les critères diagnostique"

Les troubles du comportement alimentaire subcliniques sont un continuum entre un comportement alimentaire “normal”, ou plutôt qui serait un non-sujet pour l’individu, et des états pathologiques définis par le DSM-V. Ces derniers sont l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique.

Cependant, quelque soit la gravité apparente du TCA, à partir du moment où votre santé psychologique, physique et sociale est en danger, il est impératif de se faire accompagner au plus tôt.

La charge mentale de l'alimentation

Chez la personne dont l’alimentation est troublée, l’alimentation devient une source de charge mentale chroniquement décorélée d’une nécessité réelle de faire “attention” à ce que l’on mange.

Ainsi, que l’alimentation soit une source de charge mentale chez un diabétique, une personne cœliaque, ou chez quelqu’un dont le corps est l’outil de travail peut être entendu comme quasi inévitable, même si cette charge mentale devrait toujours être minimisée.


Si sans raison particulière, savoir ce que tu vas mettre dans ton assiette, comment tu vas “gérer” un restaurant, est une source de stress…


… Si l’alimentation devient prioritaire sur d’autres sujets de pensée de ton quotidien ou si elle en arrive à empiéter sur ta vie sociale, familiale ou professionnelle, il est probablement temps de se faire accompagner.

L'accompagnement des TCA

Une approche pluridisciplinaire

“C’est comme une addiction” me disent souvent mes patients.

Les troubles alimentaires sont un symptôme. S’ils sont souvent perçus comme “nécessaires” pour la personne qui en est atteinte, c’est qu’ils lui permettent de faire face à un besoin. Un besoin non satisfait crée une sensation de mal-être qui initie l’action. Lorsque le besoin est mal identifié ou que la personne n’est pas en capacité d’y répondre par un moyen adéquat, un trouble alimentaire peut alors prendre le rôle de stratégie de compensation.

Il n’existe pas que les TCA pour remplir cette fonction. Certains seront plus sensibles aux addictions diverses par exemple. La personnalité, les terrains génétique, environnemental et sociétal sont des facteurs qui vont favoriser ou non le développement des TCA chez une personne.

La culture occidentale actuelle prônant la minceur et la discipline, il est facile de faire l’association entre le contrôle du poids et la réussite. Contrôler son poids est ainsi devenu le Saint Graal pour les personnes en recherche de mieux être, ou qui ont la sensation de perdre le contrôle sur leur vie. Mais la “diet culture” n’est pas responsable de tous les maux, elle favorise simplement la prépondérance des TCA dans les stratégies de compensation ou d’évitement empruntées.

Ainsi, une personne atteinte de TCA ne pourra pas s’en détacher si elle n’a pas identifié ses besoins réels et amorcé une démarche de mieux-être plus globale. Or, la plupart du temps, le problème majeur identifié est justement le TCA. “Si je n’avais pas de TCA tout irait bien”.

L’accompagnement ne doit pas se résumer à l’approche diététique. Un travail avec un psychologue et/ou un psychiatre et d’autres intervenants du domaine de la santé est la plupart du temps nécessaire.

L'accompagnement diététique

Le diététicien accompagne de façon entièrement personnalisée, il n’y a donc aucune méthode miracle.

Cependant, ses connaissances en nutrition et en physiologie lui permettent d’accompagner le patient de différentes façons :

– en aidant à la création d’objectifs concrets, étape par étape, 

– en redonnant des repères alimentaires, 

– en aidant à réapprivoiser ou à expérimenter les sensations corporelles, 

– en aidant à analyser les pensées alimentaires, 

– en travaillant sur les peurs alimentaires souvent appelées Fear Foods et sur la restriction cognitive,

– en travaillant sur la relation au corps et l’insatisfaction corporelle,

– en partageant ses connaissances autour des aliments pour apporter un regard objectif 

– en aidant le patient à définir l’alimentation idéale pour lui sur le long terme, loin des règles strictes habituellement auto-imposées mais en alignement avec les valeurs et convictions personnelles du patient, de son environnement et de son mode de vie.

Les TCA et la pratique sportive

Les TCA chez le sportif

Les TCA sont présents dans la plupart des sports. Les sportifs pratiquant des disciplines à catégorie de poids, des sports impliquant des déplacements nécessitant de maîtriser le rapport poids-puissance ou encore les sports à visée esthétique comme la danse ou le patinage artistiques, sont particulièrement exposés. 

Une mauvaise gestion de l’alimentation peut déclencher ou aggraver l’expression de ces troubles. 

 

La place du sport dans les TCA

Le sport fait aussi partie des pratiques compensatoires utilisées dans le cas des TCA comme la boulimie ou dans l’anorexie.

L’activité physique peut en revanche être un outil thérapeutique pour aider la personne atteinte de troubles du comportement alimentaire à réapprivoiser son corps, ses contours, à reconstruire sa masse musculaire. 

Psychomotricité, kinésithérapie, danse-thérapie, yoga, Activité Physique Adaptée (APA) peuvent être envisagés avec des professionnels de santé compétents.

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